Avis de soutenance - doctorat - Jules SCHLIGLER
Informations pratiques
Ecole doctorale 472
CRIOBE – UAR 3278, Laboratoire d'Excellence « CORAIL », BP1013, 98729 Papetoai, Moorea – Polynésie française
Ajouter à mon calendrier
- iCal
- Yahoo!
- Outlook.com
- Office365
Choose a calendar service :
Soutenue par
Jules SCHLIGLER
Effets écophysiologiques et évolutionnaires de la lumière artificielle nocturne sur les écosystèmes coraliens
Les régimes lumineux naturels sont perturbés par la pollution lumineuse nocturne résultant des activités humaines à travers les écosystèmes terrestres et aquatiques. Au cours des derniers siècles, la lumière artificielle nocturne (ALAN, pour Artificial Light At Night) s'est intensifiée et étendue à l'échelle mondiale. En raison de sa présence généralisée et de son impact significatif sur la biodiversité, l'ALAN est aujourd'hui reconnue comme un polluant majeur et constitue une préoccupation centrale dans le contexte des changements globaux. La perturbation des processus biologiques et écologiques des organismes par l'ALAN est bien documentée chez les espèces terrestres, affectant divers traits d'histoire de vie. Plus récemment, des études ont également mis en évidence des effets sur les traits d'histoire de vie des organismes aquatiques, notamment sur le succès reproducteur des coraux ou le recrutement des invertébrés. Cependant, aucune étude n'a jusqu'ici adopté une approche aussi systématique.
L'ALAN affecte plus de 22 % des zones côtières mondiales. En raison de la manière dont la lumière se propage dans l'eau de mer, l'ALAN impacte également plus de 60 millions de km² de zones économiques exclusives (ZEE) à des profondeurs supérieures à 1 mètre, plus de 1,6 million de km² à des profondeurs de 10 mètres, et dans les villes côtières fortement urbanisées, peut même pénétrer jusqu'à 70 m de profondeur par le halo lumineux artificiel et jusqu'à 100 m via l'éclairage public. Malgré cela, les effets cumulatifs de l'ALAN sur plusieurs traits d'histoire de vie des organismes marins — tels que la croissance, la survie et la reproduction — ont rarement, voire jamais, été étudiés de manière systémique, et les effets intergénérationnels de l'ALAN n'ont jamais été documentés chez les organismes marins. Comprendre ces impacts cumulatifs est essentiel pour évaluer les conséquences de l'ALAN sur le renouvellement des populations, identifier les stades de vie les plus vulnérables et déterminer si les effets intergénérationnels peuvent compenser les impacts sur les premiers stades de vie. Cette dernière question est cruciale, car les conditions environnementales peuvent avoir des effets qui dépassent les individus directement exposés et affectent les générations suivantes. Comprendre les conséquences immédiates et à long terme des changements environnementaux sur les populations nécessite donc de quantifier les effets à la fois au sein d'une génération et entre générations. Un regain d'intérêt scientifique pour les effets intergénérationnels est justifié, car ces effets peuvent permettre aux organismes de faire face à des environnements en mutation rapide. La majorité des espèces de poissons de récif corallien sont considérées comme « sédentaires » et sont donc exposées de manière constante aux pressions anthropiques dans leur environnement local.
Cette approche multivariée et exhaustive constitue le socle de l'étude, permettant d'identifier précisément le degré et le stade de vie affecté, les mécanismes sous-jacents ainsi que leurs implications pour la dynamique des populations.
Ecophysiological and evolutionary effects of artificial light at night on coral reef communities
Natural light regimes are being disrupted by nighttime light pollution resulting from human activities across terrestrial and aquatic ecosystems. Over the last few centuries artificial light at night (ALAN) has both intensified and expanded worldwide. Due to its widespread presence and significant impact on biodiversity, ALAN is now recognised as a major pollutant and is emerging as a central concern in the context of global change. The disruption of an organism's biological and ecological processes by ALAN has been well documented in terrestrial organisms affecting various life-history traits. More recently, studies have also highlighted impacts on life-history traits of aquatic organisms, including the reproductive success of corals, or invertebrate recruitment. However, no study has adopted such a systematic approach.
ALAN impacts more than 22% of the world's coastal regions. Given how light transmits through seawater, ALAN also affects over 60 million km2 of exclusive economic zones (EEZs) to depths greater than 1m, over 1.6 million km2 to depths of 10m, and in heavily urbanised coastal cities, can even penetrate to depths of 70 m and 100m from artificial sky glow and street lighting, respectively. Despite this, the cumulative impacts of ALAN on multiple life-history traits of marine organisms, such as growth, survival and reproduction, systemic effects have rarely, if ever, been investigated, and the intergenerational effects of ALAN have never been documented in marine organisms. Understanding these cumulative impacts is crucial to determine the consequences of ALAN on population replenishment, to identify the most vulnerable life stages and to assess whether intergenerational effects can compensate for impacts on earlier life stages. This last issue is important as the impacts of environmental conditions may extend beyond the individuals directly experiencing them to affect subsequent generations. Understanding the immediate and long-term consequences of environmental changes on populations thus requires quantifying effects both within and across generations. Renewed scientific focus on intergenerational effects is warranted, as these effects may enable organisms to cope with rapidly changing environments. Most of the coral reef fish species are considered “sedentary” as a result, they are consistently exposed to anthropogenic stressors in their local environment.
This comprehensive multivariate approach forms the foundation of the study, enabling us to pinpoint the precise degree and life stage of impact, their underlying mechanisms and their ramifications for population dynamics.
Directeur de thèse :
Suzanne MILLS
Unité de recherche :
Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Suzanne MILLS
- Rapporteur : Isabelle CÔTÉ , Professeur (Simon Fraser University)
- Rapporteur : Adrian STIER , Associate professor (UC Santa Barbara)
- Examinateur : Jeffrey SHIMA , Professeur (Victoria University of Wellington)
- Examinateur : Graham RABY , Assistant professor (Trent University)
- Examinateur : Ricardo BELDADE , Professeur (Pontificia Universidad Católica de Chile)
Diplôme :
Doctorat Systèmes intégrés, environnement et biodiversité
Spécialité de soutenance :
Sciences de l'environnement marin