
Avis de soutenance HDR - Nicolas LAUBRY
25 janvier 2025
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Nicolas Laubry présentera ses travaux en vue de l'obtention de son habilitation à diriger des recherches (HDR).
Titre des travaux : Épigraphie, religions et sociétés de l’Italie et de la Gaule romaines (IIe s. av. J.-C. - IIIe s. apr. J.-C.).
Lieu de soutenance : Salle Gaston Paris, Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, escalier E, 1er étage, 75005 Paris.
Date et heure : 25 janvier 2025 à 14h.
Membres du jury : Nicolas TRAN, Françoise VAN HAEPEREN, Catherine VIRLOUVET, Maria Letizia CALDELLI, Dario MANTOVANI, John SCHEID, François BERARD (garant).
Le dossier des travaux présentés est composé de trois volumes. Le mémoire de synthèse (131 p.) replace ces travaux au sein d’un parcours marqué par l’interdisciplinarité et en éclaire les orientations, qu’elles dérivent de positions historiographiques ou de hasards de carrière. Une sélection d’études réunies dans le dossier de publications (774 p.) illustre ce parcours autour de six thèmes : les monuments et les pratiques funéraires romaines ; la religion des cités et des individus ; le fait collégial dans l’Occident romain (droit et pratiques) ; Ostie républicaine et impériale ; des analecta epigraphica ; l’archéologie et l’histoire urbaines. Le mémoire inédit (462 p.) s’intitule « À l’épreuve des hommes et du temps. Les dispositions épigraphiques de protection des lieux et du culte funéraires en Italie romaine (IIe s. av. J.-C.-IIIe s. apr. J.-C.) ». Il repose sur deux ensembles documentaires : les inscriptions relatives aux iura sepulcrorum et celles évoquant des « fondations funéraires ». L’étude souhaite dégager les ressorts et les finalités d’une pratique épigraphique spécifique qui s’écarte de la fonction mémorielle usuellement privilégiée pour ces inscriptions. Elle envisage d’abord les modalités de définition et de circonscription des espaces funéraires. Mobilisant les textes des juristes et des arpenteurs, elle cherche à montrer que la délimitation, physique ou discursive, de ces espaces par l’épigraphie résultait largement de leur conception comme locus. Elle revient ensuite sur les catégories et les pratiques établissant la destination de la tombe, familiale ou héréditaire suivant le droit. Elle fait l’hypothèse que les inscriptions furent une réponse à certaines contraintes normatives et plus particulièrement usitées par les affranchis, pour dissocier transmission patrimoniale et destination du tombeau. Dans un troisième temps, les « fondations funéraires » sont analysées sous le prisme des rites religieux, de leur dimension économique et des moyens juridiques employés. Enfin, les lieux funéraires sont appréhendés comme espaces de conflictualité, à travers les litiges ou les dispositifs mis en œuvre pour les prévenir. Loin des approches qui en firent la marque d’un déclin de la religion traditionnelle ou de la solidarité familiale dans le souci des morts, ce mémoire éclaire ces dispositions par leur contexte juridique et social de production et d’usage ; l’établissement et l’affichage de ces garanties conservent en outre les traces d’un quotidien administratif, d’une culture juridique des acteurs ou des rapports entre les individus et les institutions. Ils révèlent en définitive les appréhensions de leurs auteurs quant aux cadres de perpétuation d’une mémoire qui, dans les faits, dépassa rarement quelques générations.