Avis de soutenance HDR - Edoarda BARRA

Edoarda Barra présentera ses travaux en vue de l'obtention de son habilitation à diriger des recherches (HDR).

Titre des travaux : Anthropologie de l’âme dans l’Antiquité.

Lieu de soutenance : INHA - 2, rue Vivienne, 75002 Paris, salle Walter Benjamin.

Date et heure : 11 janvier 2025 à 14h.

Membres du jury : Corinne BONNET, Michel BRIAND, Véronique DASEN, Antoine PIETROBELLI, Gabriella PIRONTI, Vinciane PIRENNE-DELFORGE (garante).

Titre du mémoire de synthèse : « Telle une colonne de la cathédrale de Syracuse ».
Résumé : Supportant à l’origine un temple d’Athéna, puis incorporées dans les murs d’une cathédrale, les colonnes doriques de l’île d’Ortigia sont le symbole de l’imbrication de trois cultures religieuses : grecque, romaine et catholique. Elles sont liées par le rôle de substance de l’âme attribué au « souffle » (pneuma ou spiritus), objet d’une longue étude dont ce mémoire de synthèse retrace les étapes, tout en faisant état des liens entre histoire personnelle et intérêts de la recherche (l’alimentation des dieux, l’incubation, les incantations, les émotions, le pneuma). Il constitue le témoignage d’un chemin accidenté, menant de Partinico à Paris et parcouru dans le but d’associer à la formation philologique, acquise à l’Université de Palerme, celle en anthropologie ; c’est pourquoi il ne constitue pas un essai d’ego-histoire, mais une esquisse d’ethno-autobiographie.

Titre du mémoire inédit : « Représentations de l’âme et des émotions dans l’Antiquité ».
Résumé : Issu d’un séminaire mené à l’EPHE, le mémoire est découpé en quatre parties : 1) l’impossible dichotomie âme/corps ; 2) les émotions des héros épiques ; 3) le « plaisir acoustique » (nommé kelesis, en grec, et delectatio, en latin) ; 4) Éros. Il s’agit d’une étude sur la conception émique des émotions, considérées à la fois comme des « mouvements » de l’âme, le mode d’action des dieux ou des daimones, voire des puissances en tant que telles, ou encore comme des « maladies », pathe ou pathemata, voire comme des « remèdes » purgeant le corps des humeurs en excès et purifiant l’âme, conçue comme une pluralité, immanente aux organes et véhiculée par les humeurs. Psychologie rime ainsi avec physiologie : les émotions varient en fonction des effluves qui, à travers les organes sensoriels, pénètrent dans le corps, ou bien en fonction des humeurs qui y prédominent, des organes où elles se dirigent. D’où la nouveauté et l’intérêt de cette recherche qui, pour une fois, prend aussi en compte les théories humorales, afin de saisir les débats dont s’est nourrie, dans l’Antiquité, tant la philosophie éthique, conçue comme une thérapie de l’âme, que la médecine, conçue comme la soror philosophiae.

Le recueil des travaux publiés est constitué par le livre issu de la thèse, En soufflant la grâce. Âmes, souffles et humeurs en Grèce ancienne, Grenoble, 2007, par un chapitre d’ouvrage concernant la médecine ancienne, (« Des humeurs, des couleurs et des remèdes », in M. Carastro, dir., L’Antiquité en couleurs, Grenoble, 2009, p. 153-162), et par trois articles représentatifs des résultats d’une recherche alliant philologie et anthropologie de l’Antiquité (« À la table des dieux en Grèce ancienne », Food and History, n. 8, 2011, p. 23-37 ; « Philoxène l’Anaxagoréen », Mètis N.S. 17, 2019, p. 183-201 ; « Deux nouvelles interprétations du fr. 31 pour une Sappho “anthropologiquement correcte” », Kernos 33, 2020, p. 33-61).