
Avis de soutenance HDR - Corinne LEGOY
27 janvier 2024
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Corinne Legoy présentera ses travaux en vue de l'obtention de son habilitation à diriger des recherches (HDR).
Titre des travaux : L’histoire en pratiques. Usages politiques et culturels au XIXe siècle.
Lieu de soutenance : Salle Gaston Paris, Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, escalier E, 1er étage, 75005 Paris.
Date et heure : 27 janvier 2024 à 14h00.
Membres du jury : Sylvie Aprile, Anne-Emmanuelle Demartini, Pierre Karila-Cohen, Julie Ramos, Laure Schnapper, Carlotta Sorba, Jean-Claude Yon (garant).
Le dossier présenté s'intitule : L'histoire en pratiques. Usages politiques et culturels au XIXe siècle. Le premier des trois volumes, qui donne son titre au dossier, est un mémoire de synthèse ; le second volume est un recueil de 39 articles, revenant sur les objets et les champs étudiés depuis la maîtrise : « Le premier XIXe siècle et la politique sans en avoir l'air » (Restauration et vie théâtrale ; La poésie et l'engagement) ; « Vers une histoire à part entière des pratiques culturelles » (Du discours aux pratiques ; Histoire d'une pratique culturelle : le travestissement festif ; Du travestissement aux usages vestimentaires) ; « Chemin de traverse ». Le troisième volume est un mémoire inédit intitulé : Une nuit au bal masqué. Bals masqués et costumés de la monarchie de Juillet à la Première Guerre mondiale. Il est accompagné d'un portfolio, croisant iconographie et extraits d'archives, dont la construction isomorphe à l'inédit vise à rendre sensible ce que furent ces nuits blanches de fête, alors singulièrement répandues. Ce travail réside dans le constat de l'imaginaire très dense cristallisé par les bals masqués, associé à celui des traces, éclectiques et profuses, laissées par eux. Il aborde toutes les formes de ces fêtes dans le Paris du XIXe siècle : bals masqués publics (de l'Opéra au bal Valentino, en passant par celui du Prado, de la Grande Chaumière ou du Magic City), autant que bals d'associations (Quat'z'Arts ou de l'Internat, mais aussi des demoiselles de commerce ou des journalistes républicains) ou bals privés (ceux de Dumas, de Michelet, d'Arsène Houssaye ou ceux du cercle des Mortigny). Il s'agit de décrire et cerner ce divertissement en sa totalité concrète, en jetant la lumière sur ses espaces, ses acteurs, ses codes et ses licences, l’économie – des costumes, des masques, des loisirs – qu’il suppose et qu’il alimente, les contrôles qu’il suscite et transgresse. Indissociablement, il s’agit ainsi d’essayer d’en comprendre le goût, les sens, les fonctions et les ressorts : de plonger dans les façons de se distraire en ce qu’elles ont de plus historiquement situé – et sans doute de plus loin de nous – par-delà la sentence expéditive des clichés. Pour cela, nous avons voulu rendre l’expérience enfuie de ces nuits ; entrer dans ces nuits blanches telles que vécues par les contemporains ; tenter de les faire vivre et d’écrire ainsi l’histoire sensible et matérielle d’une pratique culturelle et sociale. Tout cela, c’est au gré d’une nuit que nous avons choisi de le rendre, en la relatant depuis les semaines qui la précèdent jusqu'à son petit matin. Nous remontons ainsi quelques semaines en amont, quand se font les demandes d'autorisation pour les bals publics, quand pouvoirs et administrations doivent statuer et quand se jouent tous les préparatifs. Nous explorons ainsi ce temps, souvent oublié, de l'avant-fête pour tous les acteurs de ces nuits. Puis, nous nous arrêtons sur un jour de bal, pour suivre fêtards et organisateurs quelques heures avant l'ouverture des portes ; pour voir aussi ce que ces fêtes font à la ville et comment elles se lisent dans l'espace urbain. Enfin, nous nous attachons à ces nuits blanches, de leur ouverture fiévreuse à leur clôture dans les lueurs de l’aube, à l’heure où les masques et les costumes tombent, quand les fêtards retrouvent le jour, leurs contemporains et leur siècle.