Avis de soutenance - doctorat - Marie Odile GROSSELIN
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Marie Odile GROSSELIN
Les Métamorphoses de Cupidon au 16ème siècle de N. Brizard à F. Habert d'Issoudun
Les Métamorphoses de Cupidon au XVIème siècle
De Nicolas Brizard à François Habert.
(Résumé 1 en français)
Metamorphoses Amoris composent une œuvre écrite en hexamètres dactyliques néolatins par Nicolas Brizard, un poète ardennais, né aux environs de 1520. Dans la suite de l'intitulé de son titre «ad imitationem Ovidii», l'auteur affirme s'être inspiré de l'épopée latine Les Métamorphoses du poète de Sulmone. Il est vrai que ses vers racontent les multiples formes que prend Cupidon en se transformant en animal (par exemple: en cheval, en tigre, en colombe, en puce etc…), en végétal (entre autres: en chêne, en fleurs, en fruits …), en élément naturel (comme en neige, en pluie, en fleuve …), en objet plus ou moins insolite (tels bijou, couteaux, verre, bulle …), en être vivant (en Pandore, en petit esclave, en vieille femme…), et aussi en monstre comme l'Hydre de Lerne, et même en Mort, avant de disparaître complètement! Mais, alors que chez Ovide ce sont les dieux qui métamorphosent les hommes, pour les récompenser et, le plus souvent pour les punir, chez Nicolas Brizard, en revanche, c'est le seul petit dieu qui se métamorphose lui-même, poussé par l'envie de tester son pouvoir, de s'amuser ou aussi d'aider les mortels amoureux désemparés. Il se mêle donc de leurs affaires de cœur, avec plus ou moins de succès, et se trouve parfois confronté à de délicates mais amusantes situations.
Pour écrire ses fables, Nicolas Brizard a certes puisé son inspiration dans les œuvres d'Ovide, mais aussi dans celles de nombreux autres écrivains de l'Antiquité que redécouvre la Renaissance. Ses vers regorgent d'allusions mythologiques et se teinte de tonalités très variées dont le but est de décrire toutes les facettes des relations amoureuses. Il n'est donc pas étonnant d'y relever des échos élégiaques qui coïncident avec le renouveau de la poésie lyrique, voire érotique, au XVIème siècle. D'ailleurs l'intitulé exact du titre précise «quibus adjectae sunt Elegiae Amatoriae», et justifie, à la suite des vingt Métamorphoses, la présence de seize Elégies dont plusieurs sont d'ailleurs inspirées de Pétrarque.
Il s'agit donc là d'une œuvre très originale qui aurait dû assurer à Nicolas Brizard une certaine gloire. Malheureusement le poète fut victime, en son Collège parisien, d'une mortelle épidémie qui l'emporta en 1565. Il serait sans doute tombé dans un total oubli, si, cinq ans après la première publication de son recueil, un autre poète humaniste, François Habert, beaucoup plus célèbre, plus prolixe et reçu à la cour, n'en avait pas publié une réécriture, composée en décasyllabes de langue française et intitulée Les Métamorfoses de Cupidon, fils de Cythérée, qui se mua en diverses formes. Il n'a gardé de sa source que seize poèmes qu'il a souvent enrichis et en a même inventé un autre selon, toutefois, les codes identiques d'écriture. Mais il a fait tenir à ses personnages des propos souvent moralisateurs, se référant au Dieu des Chrétiens. Son recueil porte donc un message édifiant, absent de celui de son prédécesseur. Cette différence s'explique sans doute par celle des publics auxquels tous deux s'adressaient: alors que Nicolas Brizard visait ses étudiants et ses collègues, François Habert, lui, voulait parler aux nobles, aux Grands de la cour et même au roi, François II à qui il avait dédié son ouvrage, le présentant, à tort, comme un ouvrage personnel et oubliant de mentionner sa dette envers Nicolas Brizard.
Cupid's Metamorphoses in the 16th century from N. Brizard to F. Habert d'Issoudun
The Metamorphoses of Cupid in the 16th century
From Nicolas Brizard to François Habert.
(Summary 1 in Englisch)
Metamorphoses Amoris is a work written in Neolatin dactylic hexameters by Nicolas Brizard, a poet from the Ardennes born around 1520. In the title "ad imitationem Ovidii", the author claims to have been inspired by the Latin epic Les Métamorphoses by the poet of Sulmona. It's true that his verses recount the many forms Cupid takes, transforming himself into an animal (for example: into a horse, a tiger, a dove, a flea etc...), a plant (among others: oak, flower, fruit...), a natural element (such as snow, rain, river...), a more or less unusual object (such as jewels, knives, glass, bubbles...), a living being (as Pandora, a little slave, an old woman...), a monster like the Hydra of Lerna, and even Death, before disappearing completely! But whereas Ovid's gods metamorphose men, both to reward them and, more often than not, to punish them, Nicolas Brizard's only little god metamorphoses himself, driven by the desire to test his power, have fun or help mortals in love. He therefore meddles in their affairs of the heart, with varying degrees of success, and sometimes finds himself confronted with delicate but amusing situations.
Nicolas Brizard drew his inspiration for his fables not only from the works of Ovid, but also from many other ancient writers rediscovered during the Renaissance. His verses abound in mythological allusions, and are tinged with a wide variety of tonalities designed to describe all facets of love relationships. It's hardly surprising, then, to find elegiac echoes that coincide with the revival of lyrical, even erotic, poetry in the 16th century. Indeed, the exact title "quibus adjectae sunt Elegiae Amatoriae" justifies the inclusion of sixteen Elegies after the twenty Metamorphoses, several of which are inspired by Petrarch.
This is a highly original work, which should have brought Nicolas Brizard a measure of fame. Unfortunately, the poet fell victim to a fatal epidemic at his Parisian Collège in 1565. He would undoubtedly have fallen into total oblivion, had it not been for the fact that, five years after the first publication of his collection, another humanist poet, François Habert, much more famous, more prolix and received at court, published a rewriting of it, composed in French decasyllables and entitled Les Métamorfoses de Cupidon, fils de Cythérée, which evolved into various forms. He kept only sixteen poems from his source, which he often enriched, and even invented another, albeit using identical writing codes. But his characters are often moralistic, referring to the Christian God. His collection therefore carries an edifying message, absent from that of his predecessor. While Nicolas Brizard's target audience was his students and colleagues, François Habert wanted to speak to nobles, court grandees and even the king, François II, to whom he dedicated his work, wrongly presenting it as a personal work and forgetting to mention his debt to Nicolas Brizard.
Directeur de thèse :
Virginie LEROUX
Unité de recherche :
Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Virginie LEROUX , Directeur d'études (EPHE PARIS)
- Président : John NASSICHUK , Professeur (Université d'Ontario)
- Rapporteur : Sylvie LAIGNEAU-FONTAINE , Professeur (Université de Picardie)
- Examinateur : Benjamin GOLDLUST , Professeur (Université de Franche-Comté)
- Examinateur : Claire LUCIE , Maître de conférences (Université de Picardie)
Diplôme :
Doctorat Histoire, textes, documents
Spécialité de soutenance :
Etudes latines