Avis de soutenance - doctorat - David MUBAWA
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Ecole doctorale 472
EPHE-Sorbonne au 17 rue de la Sorbonne 75005 Paris, salle Delamarre
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Soutenue par
David MUBAWA
Un exemple d'utilisation de la violence dans les rituels d'expulsion du setsubun à travers l'image des démons.
Lorsque nous pensons ou faisons allusion aux démons, nous avons souvent en tête l'image d'un être cornu, aux pieds fourchus, dans sa description occidentale, dont la nature est foncièrement mauvaise. Dans le langage courant, le terme "démon" souligne le caractère inhabituel d'une personne, que ce soit en référence à des actes jugés mauvais ou marqués par l'excès. Au Japon, le démon est souvent représenté par le terme "oni" (鬼), et la description de cet être thériomorphe n'a rien à envier à son homologue issu des religions monothéistes. Bien qu'effrayant, l'oni se présente comme une entité de nature ambiguë, capable d'apporter des bienfaits aux hommes, mais également des calamités. Bien que l'on puisse trouver des cérémonies où ces êtres sont accusés d'être responsables des maux des hommes, il existe également diverses journées religieuses où ils sont utilisés en tant que représentants des divinités. Leur rôle est alors de chasser les mauvaises influences de la terre des hommes, contribuant ainsi à purifier et protéger la communauté. Ces cérémonies d'origine chinoise, connues sous le nom de tsuina追儺, que nous pourrions traduire par "chasse aux miasmes" ou "expulsion des miasmes", offrent l'occasion d'observer ces entités surnaturelles endossant le rôle de chassés ou de chasseurs. Ces rituels marquent souvent la transition d'une année à l'autre, ou le changement de saison. Bien que ces rassemblements religieux évoquent généralement une ambiance de joie communautaire, de festivités et de souhaits de paix et de bonne fortune, il est important de souligner que ces événements peuvent également être le théâtre d'actes violents, parfois même d'une extrême violence, pouvant entraîner des blessures, voire la mort des participants. Ce travail de recherche a pour objectif d'étudier les phénomènes où la violence est présente, parfois de manière euphémisée, afin de mieux comprendre la structure de ces cérémonies et l'importance même de la violence lors de ces rassemblements religieux. Nous chercherons également à analyser la participation de l'homme, à la fois active et passive, au sein de ces cérémonies, afin de mieux appréhender les relations qui se créent entre les participants eux-mêmes et les entités connues sous le nom d'oni.
An example of the use of violence in the expulsion rituals of Setsubun can be seen through the imagery of demons.
When we think or allude to demons, we often have in mind the image of a horned being with cloven feet, in its Western description, whose nature is inherently evil. In everyday language, the term "demon" emphasizes the unusual character of a person, whether in reference to acts considered bad or marked by excess. In Japan, the demon is often represented by the term "oni" (鬼), and the description of this theriomorphic being is no less impressive than its counterpart from monotheistic religions. Although frightening, the oni presents itself as an entity of ambiguous nature, capable of bringing benefits to humans, but also calamities. While there are ceremonies where these beings are accused of being responsible for human suffering, there are also various religious days where they are used as representatives of deities. Their role is then to chase away the negative influences from the human realm, thus contributing to purifying and protecting the community. These ceremonies of Chinese origin, known as tsuina 追儺, which could be translated as "expulsion of miasma," offer the opportunity to observe these supernatural entities taking on the role of the chased or the hunters. These rituals often mark the transition from one year to another or the change of seasons. Although these religious gatherings generally evoke an atmosphere of communal joy, festivities, and wishes for peace and good fortune, it is important to emphasize that these events can also be the scene of violent acts, sometimes even extreme violence, resulting in injuries or even death of participants. This research aims to study phenomena where violence is present, sometimes euphemistically, in order to better understand the structure of these ceremonies and the very importance of violence during these religious gatherings. We will also seek to analyze the participation of humans, both active and passive, within these ceremonies, in order to better understand the relationships that are formed between the participants themselves and the entities known as oni.
Directeur de thèse :
Alain ROCHER
Unité de recherche :
Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie Orientale
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Alain ROCHER
- Président : Michael HOUSEMAN , Directeur d'études (EPHE)
- Examinateur : Jean-Luc LAMBERT , Maître de conférences (EPHE)
- Rapporteur : Arnaud BROTONS , Directeur d'études (Université d'Aix-Marseille)
- Examinateur : Edouard L'HERISSON , Maître de conférences (INALCO)
- Rapporteur : Bernadette RIGAL-CELLARD , Professeur émérite (Université Bordeaux III)
Diplôme :
Doctorat Religions et systèmes de pensée
Spécialité de soutenance :
Anthropologie