Avis de soutenance - doctorat - Charlotte SÈVE
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Ecole doctorale 472
Maison de l'Océan, 195 rue Saint-Jacques, 75005 PARIS
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Soutenue par
Charlotte SÈVE
Combiner niveaux de protection et accès au sein de réseaux d'aires marines protégées afin de répondre aux enjeux écologiques et halieutiques d'aujourd'hui et de demain
Face aux enjeux croissants liés à la protection de l'environnement marin, il est urgent de développer des solutions de gestion durables, conciliant à la fois un bon état écologique et une exploitation durable des ressources. Les aires marines protégées (AMP) cristallisent les tensions entre ces deux pôles, et l'état actuel de la protection mondiale de l'océan en témoigne. Alors que les AMP intégralement protégées (i.e. au sein desquelles aucun usage extractif n'est autorisé) sont les plus efficaces écologiquement, elles représentent moins de 2% des AMP mises en place, la majorité d'entre elles étant partiellement protégées (i.e. autorisent des usages extractifs sous certaines conditions). Ces dernières ont été classifiées en différents niveaux de protection, et on sait que seules les plus restrictives sont efficaces écologiquement. Cependant, les impacts halieutiques spécifiques de chaque niveau de protection n'ont encore jamais été étudiés, alors même que ces informations sont centrales dans les processus de décision nécessaires à la mise en place des AMP. A fortiori, cette efficacité halieutique n'a jamais été évaluée dans le cadre d'un réseau composé d'aires marines intégralement et partiellement protégées –des réseaux multi-niveaux de protection. Aujourd'hui, alors que de nouveaux objectifs internationaux sont discutés dans le but de protéger une plus grande partie de l'océan avec des AMP, il est nécessaire d'évaluer les impacts des différents niveaux de protection, spécifiquement. L'objectif général de ce travail de doctorat est donc de déterminer les possibles impacts écologiques et halieutiques des réseaux multi-niveaux de protection, à court, moyen et long terme.
Afin de répondre à cette question, ce travail se divise en trois parties complémentaires qui prennent pour cas d'étude une espèce bentho-pélagique côtière surexploitée commercialement. Dans un premier chapitre, à l'aide d'un modèle de métapopulation nous comparons les impacts écologiques et halieutiques de la mise en oeuvre d'une gestion non spatialisée, d'une grande AMP ou de réseaux d'AMP, et nous évaluons comment l'ampleur des deux résultats est influencée par la connectivité larvaire et par la quantité d'effort de pêche déplacée par l'AMP. Dans un deuxième chapitre, nous combinons l'utilisation de ce même modèle à une analyse de données in situ issues de trois réseaux de Méditerranée afin de déterminer si ces résultats théoriques peuvent s'observer de manière empirique, et si la dynamique spatiale d'effort de pêche peut influencer les bénéfices de ces réseaux. Enfin, dans un troisième chapitre, nous nous concentrons sur les niveaux de protection définis au sein du Guide des AMP et utilisons le modèle de pêcherie mixte ISIS-fish afin de déterminer comment différents réseaux multi-niveaux de protection permettent de répondre aux objectifs de conservation et de gestion des pêches.
Combining levels of protection and access within networks of marine protected areas to meet the ecological and fisheries challenges of today and tomorrow
Faced with the growing challenges related to the protection of the marine environment, it is urgent to develop sustainable management solutions, reconciling both a good ecological status and a sustainable exploitation of resources. Marine protected areas (MPAs) crystallize the tensions between these two poles, and the current state of global ocean protection reflects this. While fully protected MPAs (i.e. where no extractive uses are allowed) are the most ecologically effective, they represent less than 2% of the MPAs established, with the majority being partially protected (i.e. allowing extractive uses under certain conditions). These have been classified into different levels of protection, and it is known that only the most restrictive are ecologically effective. However, the specific fisheries impacts of each level of protection have never been studied, even though this information is central to the decision-making processes necessary for the establishment of MPAs. A fortiori, this fisheries efficiency has never been evaluated in the framework of a network composed of fully and partially protected marine areas - multi-level protection networks. Today, as new international targets are discussed to protect more of the ocean with MPAs, there is a need to evaluate the impacts of different levels of protection, specifically. The general objective of this PhD work is therefore to determine the possible ecological and fisheries impacts of multi-level protection networks, in the short, medium and long term.
In order to answer this question, this work is divided into three complementary parts that take as a case study a commercially overexploited coastal bentho-pelagic species. In the first chapter, using a metapopulation model we compare the ecological and fisheries impacts of implementing non-spatialized management, a large MPA or networks of MPAs, and assess how the magnitude of both outcomes are influenced by larval connectivity and the amount of fishing effort displaced by the MPA. In a second chapter, we combine the use of this same model with an analysis of in situ data from three Mediterranean networks to determine whether these theoretical results can be observed empirically, and whether the spatial dynamics of fishing effort can influence the benefits of these networks. Finally, in a third chapter, we focus on the levels of protection defined within the MPA Guide and use the ISIS-fish mixed fishery model to determine how different multi-levels of protection networks meet conservation and fisheries management objectives.
Directeur de thèse :
Joachim CLAUDET
Unité de recherche :
Centre de recherches insulaires et observatoire de l'environnement
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Joachim CLAUDET , Directeur de recherche (Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS))
- Rapporteur : Yunne-Jai SHIN , Directeur de recherche (Institut de Recherche pour le Développement (IRD))
- Rapporteur : Olivier THEBAUD , Directeur de recherche (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER))
- Examinateur : Frédérique CHLOUS , Professeur (Museum National d'Histoire Naturelle (MNHN))
- Président : Linwood PENDLETON , Professeur (Université de Bretagne Occidentale (UBO))
- Examinateur : Michel PELTIER , Délégué Mer et Littoral de l'OFB (Office Français pour la Biodiversité (OFB))
- CoDirecteur de thèse : Stéphanie MAHEVAS , Directeur de recherche (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER))
Diplôme :
Doctorat Systèmes intégrés, environnement et biodiversité
Spécialité de soutenance :
Océanologie biologique et environnement marin