Avis de soutenance - doctorat - Benjamin COUILLEAUX

Informations pratiques
Ecole doctorale 472
Sorbonne Université
15-21 Rue de l'École de Médecine
75006 Paris
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Soutenue par Benjamin COUILLEAUX

Lambert Sustris : biographie, fortune critique et catalogue raisonné

Né vers 1510/1515 aux Pays-Bas, Lambert Sustris se forme auprès de Jan van Scorel avant de partir en Italie. Il est d'abord documenté à Rome en 1536, mais l'on ne conserve aucune œuvre liée avec certitude à cette période. Après un probable séjour à Venise, Sustris s'établit de 1540 à 1548 à Padoue où il reçoit d'importantes commandes : fresques sur l'histoire romaine, compositions religieuses et mythologiques, cycles décoratifs pour les villas de la campagne padouane. Entre 1548 et 1553, Sustris séjourne plusieurs fois à Augsbourg, à l'occasion de la Diète réunissant les princes du Saint-Empire inféodés à Charles Quint. Les grandes familles bavaroises, et notamment les Fugger, banquiers de l'empereur, lui commandent des toiles religieuses et mythologiques. La fin de la carrière de Sustris, mentionné brièvement dans la seconde édition des Vies de Vasari en 1568, reste encore méconnue. Le nombre très limité de documents d'archives et de publications contemporains de l'artiste ont donné lieu, dès le XVIIe siècle et encore aujourd'hui, à de nombreuses spéculations sur la vie et l'œuvre de Lambert Sustris. Une vaste littérature, souvent fondée sur une prise en compte de témoignages écrits bien après la période de production de Sustris plutôt que sur une analyse des œuvres certaines, a largement contribué à brouiller les contours de son profil artistique. La reconstitution critique de son corpus peint s'élève actuellement à soixantaine d'œuvres (tableaux de chevalets et peintures murales), auxquelles s'ajoute quelques dessins et une série de gravures. Son style, d'abord marqué par les canons naturalistes de l'art des anciens Pays-Bas, s'ouvre rapidement aux innovations d'Italie centrale, en particulier la culture visuelle liée à Raphaël et le maniérisme toscan et émilien. Sa création de maturité se rattache au classicisme de la peinture vénitienne du milieu du XVIe siècle, entre Bonifacio de'Pitati et Titien, et fait écho aux productions de ses contemporains Schiavone et Tintoret. Soucieux d'aboutir à une fusion entre les traditions plastiques nordiques et italiennes, Lambert Sustris contribue à l'épanouissement du paysage comme une forme artistique autonome, dans une dimension à la fois réaliste et poétique.

Lambert Sustris : biography, critical legacy and catalogue raisonné

Born around 1510/1515 in the Netherlands, Lambert Sustris trained with Jan van Scorel before leaving for Italy. It is first documented in Rome in 1536, but no work relating with certainty to this period is preserved. After a probable stay in Venice, Sustris settled from 1540 to 1548 in Padua where he received important commissions: frescoes on Roman history, religious and mythological compositions, decorative cycles for villas in the Padua countryside. Between 1548 and 1553, Sustris stayed several times in Augsburg, on the occasion of the Diet bringing together the princes of the Holy Empire who were subservient to Charles V. The great Bavarian families, and in particular the Fuggers, bankers of the emperor, commission religious and mythological paintings from him. The end of Sustris' career, mentioned briefly in the second edition of Vasari's Lives in 1568, is still unknown. The very limited number of archival documents and contemporary publications of the artist gave rise, from the 17th century and even today, to much speculation on the life and work of Lambert Sustris. Extensive literature, often based on taking account of testimonies written well after Sustris' period of production rather than an analysis of certain works, has largely contributed to blurring the contours of his artistic profile. The critical reconstruction of his painted corpus currently amounts to around sixty works (easel paintings and wall paintings), to which are added a few drawings and a series of engravings. His style, first marked by the naturalistic canons of art of the ancient Netherlands, quickly opened up to innovations from central Italy, in particular the visual culture linked to Raphael and Tuscan and Emilian mannerism. His mature creation relates to the classicism of mid-16th century Venetian painting, between Bonifacio de'Pitati and Titian, and echoes the productions of his contemporaries Schiavone and Tintoretto. Anxious to achieve a fusion between Nordic and Italian plastic traditions, Lambert Sustris contributes to the development of the landscape as an autonomous artistic form, in a dimension that is both realistic and poetic.
Directeur de thèse :
Michel HOCHMANN
Unité de recherche :
Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine
Membres du jury :
  • Directeur de thèse : Michel HOCHMANN , Directeur d'études (EPHE PARIS)
  • Examinateur : Bert W. MEIJER , Professeur émérite (Istituto Universitario Olandese di Storia dell'Arte)
  • Examinateur : Vincent DELIEUVIN , Conservateur en chef du patrimoine (Musée du Louvre)
  • Rapporteur : Enrico DAL POZZOLO , Professeur (Università di Verona)
  • Président : Philippe SéNéCHAL , Professeur (Université de Picardie Jules Verne)
Diplôme :
Doctorat Histoire, textes, documents
Spécialité de soutenance :
Histoire de l'art