ERC Starting Grants 2025 : Alessandro Buccheri (EPHE - PSL) lauréat !
Jeudi 4 septembre, le Conseil européen de la recherche (ERC) a sélectionné le projet POLYBOTA d’Alessandro Buccheri dans le cadre des Appels ERC-WP-2025. C’est le quatrième projet ERC distinguant l’EPHE - PSL depuis 2024.
Les ERC Starting Grants visent des projets allant des sciences physiques et de l’ingénierie aux sciences humaines et sociales en passant par les sciences de la vie. Ils permettent d’accompagner les jeunes chercheurs dans le lancement de leur projet à hauteur de 1,5 millions d’euros (761 millions d’euros ont été attribués au total en 2025).
Alessandro Buccheri, chercheur rattaché à l’UMR ANHIMA, en est un des lauréats, après avoir bénéficié du programme ANR Access ERC, depuis 2023, auprès de notre institution. Le projet qu’il porte s’intitule « POLYBOTA. Polytheism and Botany: An Experimental Approach to the Environmental Dimensions of Ancient Greek Religion » et se déploie sur cinq ans.
Le projet POLYBOTA a pour objectif de mettre en lumière la manière dont les textes de l’Antiquité grecque représentent les relations entre les dieux et l’environnement naturel. À cette fin, il se concentre sur un vaste cas d’étude : le rôle des plantes – et des savoirs les concernant – dans le polythéisme grec antique. D’une part, le projet analyse la manière dont les textes concevaient l’intervention des dieux dans, sur et par l’environnement végétal. D’autre part, le projet étudie le rôle que les plantes ont joué dans les cultes, les récits et les pratiques de dénomination des dieux – dont les textes sont les témoins privilégiés.
Une équipe interdisciplinaire – constituée de spécialistes de la littérature, de la religion, de l’épigraphie et de la botanique de la Grèce antique – rassemblera et analysera un corpus de textes littéraires et épigraphiques issus de divers genres, époques, contextes géographiques et traditions intellectuelles. L’analyse de ce vaste corpus permettra à POLYBOTA de produire la première étude d'ensemble de son sujet, attentive aux phénomènes de continuité et de rupture, et construite selon un modèle bottom-up, qui prend en compte la nature locale, contextuelle et flexible des représentations religieuses et des connaissances botaniques antiques. Le corpus sera d’ailleurs rendu public, à la fin du projet, à travers une base de données accessible en ligne.
À travers ce travail sur le polythéisme grec antique, POLYBOTA vise également à atteindre deux objectifs plus généraux. En nouant des collaborations avec des spécialistes d’autres aires culturelles, ce projet contribuera à l’élaboration de nouveaux concepts utiles à caractériser la relation entre religion et nature, transposables à l’étude d'autres sociétés et religions. De même, les résultats de POLYBOTA contribueront à éclaircir les débats actuels sur la relation entre religion et écologie (la manière dont une religion conçoit le rapport entre le monde divin et l’environnement a-t-elle un impact sur les pratiques écologiques de ses adeptes ?), qui trouvent aujourd’hui un large écho dans le monde universitaire comme en dehors.