Avis de soutenance - doctorat - Bruno CORCOS
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Ecole doctorale 472
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Soutenue par
Bruno CORCOS
Pensée artificielle : éléments sur l'articulation de la pensée et du langage
Le sujet est celui de la pensée artificielle, autrement dit celui de la forme de la pensée. Car d'une part, la pensée englobe le langage qui est une forme. D'autre part, en comprendre le fonctionnement passe par des formes explicatives qui participent aux modèles informatiques, mathématiques, conceptuels contribuant à automatiser la pensée.
On pense connaître bien le langage. On aimerait donc l'analyser en termes formels. En quels autres termes le pourrait-on ? Par conséquent, la première hypothèse est qu'il n'y a pas de pensée significative sans langage et que la pensée ne se réalise qu'avec le langage. L'hypothèse, idéale en ce qu'elle plonge la pensée en un champ formalisable et rationnel, est fortement contredite par ce que l'on sait de la richesse de la pensée animale et de la pensée humaine dénuée du langage. La deuxième hypothèse, opposée à la première, est que la pensée est autonome et préexiste au langage. Elle ramène à la question de la forme de la pensée : quelle forme la pensée a-t-elle sinon une forme langagière ? La troisième hypothèse, conciliante, fait du langage un instrument contributif à la pensée. Mais elle reporte encore la question : quelle est la part autonome et quelle est la part qui dépend du langage ? Une quatrième voie est de reconsidérer ce que l'on sait du langage.
La question est immédiatement paradoxale : on n'observe pas de chevauchement entre l'activité langagière et les autres activités cérébrales majeures. Pensée et langage n'ont-ils rien à partager, ni forme ni concepts ? Les réseaux cérébraux du langage recréent-ils localement les conditions de la pensée ? Sont-ils en concurrence ou en soutien, quels en sont les facteurs sélectifs ?
L'objet d'étude est le langage en tant que processus interne, et non en tant que forme linguistique externe qui en cache les propriétés internes. Il motive une vision globale mêlant intelligence artificielle, linguistique et psychologie cognitives, éléments neurologiques. Quels sont les processus impliqués et de quelles façons le sont-ils ? Un objectif est d'élaborer un principe d'organisation mentale ; un moyen est de délimiter dans la compréhension de l'énoncé linguistique ce qui relève de la forme et ce qui n'en relève pas, c'est-à-dire ce qui lui échappe mais qui interagit avec elle.
1) Quelle est la forme de la pensée ? Si la pensée fonctionne, elle est faite de processus de pensée interopérants dont les aspects sont à la fois liés à la connectivité neuronale et aux fonctionnalités cognitives. Mais plusieurs modes de compréhension du langage peuvent être différenciés, et ils confirment une capacité d'abstraction qui échappe aux contraintes formelles du calcul. Par conséquent, quelles sont les conditions d'existence de formes non nécessairement calculables ?
2) Où se trouve le centre de la pensée ? La spécialisation cérébrale dissocie le langage des autres compétences cognitives majeures ansi que leurs représentations abstraites respectives. Par conséquent, l'existence d'un réseau centralisé de représentations générales étant écartée, quels sont les critères de spécificité du langage affinés par les facteurs de sélectivité du langage, des mathématiques et du code informatique ?
3) Quelles sont les implications sur la pensée ? A l'intérieur des réseaux langagiers, des processus de compréhension opèrent en s'opposant aux contraintes formelles, conformément aux exemples du protolangage et des constructions disloquées. A l'extérieur des réseaux langagiers, la pensée fait preuve d'une certaine robustesse conceptuelle. Par conséquent, quels sont les indices de pertinence d'une organisation cérébrale intégrant des noyaux conceptuels indépendants des traitements spécifiques à la forme ?
Artificial thought: elements on the articulation between thought and language
An artificial thought is the subject of the form of thought. On one side, thought covers language which is a form. On the other side, understanding how thought works requires explanatory forms in computational, mathematical and conceptual models which contribute to an automatization.
1) What is the form of thought? If thought works, thought could be a set of interoperating processes whose aspects are linked to both neural connectivity and cognitive functionality. But several modes of undertanding language can be distinguished, and it confirms a capacity for abstraction that escapes the formal constraints of computation. Consequently, what are the conditions for the existence of forms which are not necessarily calculable?
2) Where is the area of thought? Brain specialization dissociates language from other major cognitive skills and their abstract representations. Consequently, ruling out the existence of
centralized and general representations, what are the criteria for language specificity refined by the selectivity factors of language, mathematics and computer code?
3) What are the implications for thought? Inside the language network, understanding processes operate in opposition to formal constraints, as seen in the examples of protolanguage and dislocated constructions. Outside the language network, thought displays a certain conceptual robustness. Consequently, what are the indices of a brain organization integrating conceptual cores independent of form-specific processing?
Directeur de thèse :
Jean BARATGIN
Unité de recherche :
Cognitions humaine et artificielle
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Jean BARATGIN , Professeur des universités (Université Paris 8)
- CoDirecteur de thèse : Gilles COL , Professeur des universités (Université de Poitiers)
- Examinateur : Isis TRUCK , Professeur des universités (Université Paris 8)
- Examinateur : François NEMO , Professeur des universités (Université d'Orléans)
- Rapporteur : Frédéric LAMBERT , Professeur émérite (Université Bordeaux Montaigne)
- Rapporteur : Jean-Pierre BRIOT , Directeur de recherche émérite (Sorbonne Université - CNRS)
Diplôme :
Doctorat Systèmes intégrés, environnement et biodiversité
Spécialité de soutenance :
Psychologie cognitive