Hélène Blanchoud est biogéochimiste spécialisée dans la dynamique des micropolluants dans les bassins versants.

Ses recherches se sont orientées principalement vers la compréhension du transfert des pesticides dans le système sol - (nappe) - rivière en privilégiant les relations usage - impact.

Afin d'identifier les pratiques à risque et de comprendre les processus qui y sont associés, sa démarche est d'adapter l'échelle d'étude à un usage considéré. Ceci lui a notamment permis de pointer du doigt les usages urbains pour le désherbage des voiries dans la contamination des rivières d'Ile de France par le glyphosate, mais aussi de démontrer les variations infra et pluri-annuelles de la contamination en lien avec les relations nappe-rivière et le calendrier des applications des agriculteurs.

L'intégration de ces connaissances dans une chaine de modélisation permet d'allier la composante biogéochimique à l'hydrologie (Mines ParisTech) et l'agronomie (INRAe) pour évaluer la persistance globale des pesticides dans les grands bassins versants.

• Programme de recherche PIREN-SEINE

La phase huit (2020-2023) du programme de recherche PIREN Seine s’inscrit dans un processus à l’œuvre depuis 30 ans visant à mettre en synergie scientifiques et gestionnaires de l’eau et des milieux aquatiques du bassin de la Seine en vue de construire un socio-écosystème durable et résilient vis-à-vis des enjeux environnementaux et sociaux actuels.

L'axe 5 "Dynamique des contaminants : de la compréhension des processus au métabolisme territorial (H. Blanchoud, EPHE ; A. Gélabert, IPGP)" s’intéresse à un large panel de micropolluants et à leurs effets associés sur les microorganismes. Différentes approches ont été développées afin de caractériser cette contamination (archives sédimentaires, continuum sur l’axe fluvial, etc.) ou de mettre en lumière ces effets (transfert dans la chaine trophique, effet sur le vivant, etc.). Il s’agira d’identifier des nouveaux enjeux liés aux micropolluants dans un cadre cognitif allant, en fonction des connaissances actuelles, de la caractérisation de l’état de contamination du système à une conceptualisation en termes de métabolisme territorial qui permet notamment de relier des pratiques à un état. Il est ainsi envisagé de combiner un « métabolisme des matériaux » (entrée - bilan - usages par la Société) avec un «métabolisme environnemental» (processus dans le milieu - interactions avec le biote). Quatre blocs thématiques sont ainsi constitués pour appréhender la problématique du cycle des contaminants.