Avis de soutenance - doctorat - Florence GOMBERT
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Ecole doctorale 472
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Soutenue par
Florence GOMBERT
Les Bronzes du Sérapéum du Musée du Louvre : recherches sur les pratiques votives et liturgiques dans les temples égyptiens de Basse Epoque.
Bien que les bronzes composent une part importante de la production religieuse égyptienne du premier millénaire av. J.-C., ils témoignent de croyances et de pratiques qui demeurent en grande partie insaisissables. En effet, leur nombre et notre méconnaissance de leur contexte de consécration initiale constituent des obstacles majeurs pour leur étude. Comment, par qui, où et pour quelles occasions ou rituels étaient-ils fabriqués ? Plus d'un siècle et demi après les premières grandes découvertes de bronzes, peu d'études permettent d'apporter des éléments de réponses -nécessairement multiples- à ces questions. À cet égard, plus de 3300 figurines et objets de culte en alliage cuivreux mises au jour par Auguste Mariette au Sérapéum de Memphis – lieu d'inhumation du taureau sacré de Memphis et de son culte sous sa forme d'Osiris-Apis - offrent l'opportunité rare d'étudier un corpus archéologique cohérent de bronzes égyptiens. Toutefois, comme il s'agit d'un corpus archéologique sans rapport évident avec les tombes d'Apis, nous les avons désignés comme le corpus des bronzes Mariette.
La moitié est parvenue au Louvre après le partage de fouilles avec l'Égypte, l'autre moitié est inscrite sur les inventaires du musée du Caire. L'ensemble a été reconstitué à partir des archives disponibles -dont l'Inventaire Mariette, et en partie identifié dans les deux musées. À l'issue de l'examen de la documentation ce sont ainsi 1080 bronzes du Louvre qui peuvent être attribués au site.
La reprise des archives et de plans anciens permet en outre de préciser leur contexte archéologique, à proximité immédiate de l'enceinte des tombes d'Apis, et de mieux caractériser le type de dépôts qu'ils constituaient, en lots. Les figures d'Osiris, d'Isis et de dieux enfants y sont dominantes mais d'autres divinités composent aussi, à part presque égale pour les deux secteurs les mieux décrits, le panthéon de bronzes du site, avec des divinités attendues, comme Ptah, Apis ou Imhotep et d'autres moins, comme Isis-scorpion.
Si leur contexte d'enfouissement est mieux connu, leur lieu de première consécration reste difficile à définir. Ces bronzes n'ont en effet pas de rapport précis avec les catacombes animales et aucun d'entre eux n'a été découvert dans les tombes d'Apis. Les superstructures qui constituaient le complexe religieux bâti autour des tombes d'Apis étant détruites et enfouies, la seule ressource disponible pour comprendre les cultes auxquels se rapportaient ces bronzes se résume donc à leur observation attentive. Pour cela une méthode de description adaptée a été mise en place, avec des types de références en grande partie bâtis sur les positions des divinités, considérant, après analyse, que c'était l'un des premiers critères à prendre en considération pour parvenir à un tri iconographique éclairant. Le nombre et la diversité des bronzes découverts en Égypte empêchant toute synthèse c'est ainsi l'un des bénéfices de l'étude que de permettre d'identifier des types pour en dégager une logique –y compris si elle démontre une certaine hétérogénéité. Les bronzes Mariette sont en effet en nombre suffisamment conséquent pour être représentatifs et relèvent tous d'un même contexte de fond en lien avec les cultes développés sur le site ou à proximité.
Ils peuvent être interrogés à partir d'autres grands corpus du Domaine d'Osiris-Apis datant de la même époque- la XXVIe dynastie saïte- dont les bronzes mis au jour par les fouilles britanniques à Saqqara nord (Saqqara Animal Necropolis) avec lesquels ils présentent de nombreuses affinités. Les inscriptions livrent pas pour autant une sociologie très claire des dédicants, mais l'étude technique et typologique des bronzes permet de dégager les caractères saillants de leur contexte de production : des occasions qui étaient sans doute collectives mais déclinées de manière individuelle.
Serapeum bronze figures of the Louvre museum :researches on votive and liturgical pratices in the egyptian temples of the Late Période.
Although bronzes were an important part of Egyptian religious production in the first millennium BC, they bear witness to beliefs and practices that remain largely elusive. Their sheer number and our lack of knowledge of the context in which they were originally consecrated are major obstacles to their study. How, by whom, where and for what occasions or rituals were they made? More than a century and a half after the first major discoveries of bronzes, few studies provide elements of answers - necessarily multiple - to these questions. In this regard, more than 3300 figurines and cult objects in copper alloy unearthed by Auguste Mariette at the Serapeum of Memphis – burial place of the sacred bull of Memphis and its cult in its form of Osiris-Apis – offer the rare opportunity to study a coherent archaeological corpus of Egyptian bronzes. However, as it is an archaeological corpus with no obvious connection with the tombs of Apis, we have designated them as bronzes Mariette .
Half reached the Louvre after the sharing of the excavations products with Egypt, the other half is listed in the inventories of the Cairo Museum. The whole was reconstructed from available archives - including l'Inventaire Mariette, and partly identified in the two museums. Following the examination of the documentation, 1080 bronzes from the Louvre can be attributed to the site.
The resumption of archives and old plans also makes it possible to clarify their archaeological context, in the immediate vicinity of the Apis's tombs, and to better characterize the type of deposits that they constituted. The figures of Osiris, Isis and child gods are dominant but other deities are also present. The different iconographies are almost equally represented in two of the best described sectors, with expected deities, such as Ptah, Apis or Imhotep and with less expected deities, like Isis-scorpion.
If their archeological context is better known, their place of first consecration is still difficult to define. These bronzes have in fact no precise relationship with animal catacombs and none of them was discovered in the tombs of Apis. As the superstructures of the religious complex built around the Apis's tombs have been destroyed, the only available resource to understand the cults to which these bronzes were related to is therefore limited to their attentive observation. For this, an adapted method of description as benne created, with types of references essentially built on the positions of the deities, considering, after analysis, that this was one of the first criteria to take into consideration to achieve an enlightening iconographic sorting. The number and diversity of bronzes discovered in Egypt prevent any synthesis. It is therefore one of the benefits of the study to make it possible to identify types in order to derive a logic – including if it demonstrates a certain heterogeneity. The bronzes Mariette are in fact sufficiently numerous to be representative and all relate to the same basic context linked to the cults developed on the site or nearby. They can be compared with other large corpus belonging to Domain of Osiris-Apis and dated from the same period - the 26th Saite dynasty - including the bronzes unearthed by British excavations at North Saqqara (Saqqara Animal Necropolis) with which they present many affinities. The inscriptions do not provide a very clear sociology of the dedicators, but the technical and typological study of the bronze figures makes it possible to identify the salient characteristics of their context of production : occasions which were undoubtedly collective but individually declined.
Directeur de thèse :
Laurent COULON
Unité de recherche :
Archéologie et Philologie d'Orient et d'Occident
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Laurent COULON
- Rapporteur : Gaëlle TALLET , Professeur des universités (université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
- Rapporteur : Luc DELVAUX , Conservateur (Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles -Musée du Cinquantenaire)
- Président : Didier DEVAUCHELLE , Professeur des universités (Université Charles-de-Gaulle-Lille 3)
- Examinateur : Aurelia MASSON , Conservateur (British Museum)
Diplôme :
Doctorat Religions et systèmes de pensée
Spécialité de soutenance :
Egyptologie