Pompéi

Portrait : deux étudiantes de l'EPHE - PSL fouillent à Pompéi

Talia Smith et Audrey Pilon, étudiantes en master 2 à l’École Pratique des Hautes Études, en « Histoire de l’Art et Archéologie », ont participé à la campagne de fouilles estivale de la nécropole romaine de Porta Nocera à Pompéi, sous la direction de William Van Andringa, directeur d’études à l’EPHE - PSL.

Talia Smith. Pompéi

 

 

 

Talia Smith, de nationalité américaine, titulaire d’un Bachelor of Arts en archéologie de Tufts University (Boston) en 2020, a enseigné l’anglais langue étrangère dans des établissements d’enseignement secondaire français.

 

 

 

 

Audrey Pilon. Pompéi

 

 

Audrey Pilon, après des études en hypokhâgne et khâgne, a préparé une licence d’archéologie à l’université de Tours.

Un parcours guidé par l’archéologie 

Les cursus universitaires de Talia et d’Audrey ont tous deux été guidés par l’archéologie. Très jeunes, elles se sont intéressées à la discipline. 

Originaire des États-Unis, Talia débute sa formation en préparant une licence d’archéologie à Tufts University (Boston). Diplômée en 2020, elle enseigne l’anglais en France dans le secondaire, en attendant de poursuivre sa formation. 

Audrey suit d’abord les classes préparatoires en hypokhâgne et  khâgne, ayant toujours l’archéologie en tête. Elle effectue une troisième année de licence à Tours en archéologie. 

C’est leur rencontre avec William Van Andringa, archéologue, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études (« Histoire et Archéologie de la Gaule romaine »), qui les décide à poursuivre leurs études à l’EPHE - PSL.

 

Leur recherche à l’EPHE - PSL 

Á l’École, elles travaillent sur la matérialité du geste. 

L’archéologie du geste, développée par William Van Andringa et Henri Duday, directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est une méthode nouvelle qui place l’homme au cœur de ses activités et de ses moindres gestes. Elle est d’ailleurs menée à Pompéi dans le programme qu’ils dirigent tous deux. 

Audrey a étudié en master 1 le geste funéraire matérialisé dans un enclos de Porta Nocera à Pompéi. Cette année, sa recherche porte plutôt sur les traces cultuelles laissées dans un autre site, en France. 

Talia s’intéresse plus particulièrement à la matérialité des pratiques religieuses et des espaces cultuels en Gaule à travers l’exemple du sanctuaire de la Fontaine de l’Étuvée à Orléans. Pour cela, elle travaille en lien avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).

 

La pratique de terrain : un apport essentiel pour la recherche

Leur participation à la campagne de fouilles estivale de la nécropole romaine de Porta Nocera leur apporte beaucoup. 

Audrey souligne le caractère exceptionnel de Pompéi : tout y est conservé. « Étant donné que les niveaux archéologiques sont bien conservés, la méthode est bien évidemment adaptée. La nécropole de Porta Nocera devient un laboratoire pour identifier des gestes et des pratiques. C'est une méthode de fouille et d'enregistrement que je ne connaissais pas. Ces nouvelles méthodes pourraient être employées sur d'autres sites. De la même façon, je conduis mon travail céramologique d'une autre manière depuis que je travaille à Pompéi »

Talia rappelle : « En archéologie, il faut être sur le terrain, sinon on n’a pas une compréhension approfondie de ce qu’on étudie. On pose des problématiques avant la fouille. Mais les problématiques évoluent sur le terrain. Il y a toujours des surprises. Il faut s’adapter. Il ne faut pas ignorer ce qui est là devant soi. Il est facile de construire une histoire de ce qui s’est passé mais c’est toujours en accord avec ce qu’on voit sur le terrain ».

 

Et après ? 

Une fois leur master achevé, Audrey et Talia envisagent toutes les deux de poursuivre leur recherche en doctorat, toujours à l’EPHE - PSL. Talia aimerait mener sa recherche en cotutelle avec les États-Unis pour ensuite travailler dans une institution à l’international. Audrey continuera à s’intéresser au funéraire et au cultuel.

 

© Direction de la Communication / C. David et É. Delage