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Parutions de nos enseignants-chercheurs. Septembre 2023

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Pour une histoire sociale et culturelle de la théologie

Autour de Claude Langlois

Sous la direction de Denis Pelletier, Florian Michel

 

Claude Langlois est l’auteur d’une œuvre considérable par son ampleur, sa diversité et son inventivité dont on peut dire, sans grand risque de se tromper, qu’elle fait de lui l’un des historiens les plus importants de sa génération. Il fut directeur d’études à l’EPHE de 1993 à 2005, président de la Section des sciences religieuses entre 1995 et 2002, co-fondateur avec Régis Debray, en 2002, de l’IESR, dont il fut le directeur de 2002 à 2005. Du Catholicisme au féminin (1984) à la suite sur Thérèse de Lisieux en passant par L’Encyclopédie théologique de Migne (1992), Le crime d’Onan (2005) et nombre de ses articles, il n’a cessé de questionner le statut de l’histoire religieuse au regard d’une histoire sociale, d’une histoire culturelle, d’une histoire du genre, et a fait de la production du discours théologique un observatoire aigu du changement religieux.

Où en est aujourd’hui le débat sur les manières d’historiciser la théologie ? Quel parti tirer des voies pionnières ouvertes par Claude Langlois ? Dans les textes qui composent ce volume, on ne trouvera ni définition exclusive de ce que pourrait être une « bonne » histoire de la théologie, ni exégèse critique de l’œuvre de Claude Langlois. 

 

Témoignage de reconnaissance à un historien et à un professeur qui n’a cessé d’ouvrir des chantiers nouveaux et d’arpenter des terrains en friche, livrant sa propre recherche aux surprises de l’archive et à ses détours imprévus, sans jamais renoncer au dialogue avec celles et ceux pour lesquels son œuvre continue d’être une précieuse source de réflexion.

Première de couverture. BEHE SR 199

Livres et confessions chrétiennes orientales

Une histoire connectée entre l’Empire ottoman, le monde slave et l’Occident (XVIe-XVIIIe siècles)

Sous la direction de Aurélien Girard, Vassa Kontouma, Bernard Heyberger

 

Dans le vaste espace qui englobe le monde slave et l’Empire ottoman, les christianismes orientaux ont jusqu’ici été étudiés comme des entités particulières. Il est temps de les aborder dans une approche globale qui, par-delà leur singularité, permet des comparaisons et met en lumière des connections restées ignorées.

 

Aux XVIe-XVIIIe siècles, dans les aires linguistiques considérées (arabe, arménienne, grecque, roumaine, russe, ruthène, syriaque), les Églises orientales connaissent toutes à des degrés divers la confrontation avec le christianisme occidental, catholique et protestant, qui débouche sur des situations inédites de division, de conflit ou de mimétisme. L’observation de l’intense circulation des hommes et des objets – comme les livres – éclaire des phénomènes de transfert, d’appropriation et de rejet, qui contribuent à renforcer les identités confessionnelles. L’étude de ces dynamiques propres aux christianismes orientaux permet également d’approfondir le débat historiographique actuel autour de la notion de "confessionnalisation".

 

Cet ouvrage se propose d’étudier le rôle joué par le livre dans la construction des cultures confessionnelles des Orients chrétiens, à un moment où partout le manuscrit fait une place à l’imprimé. Le livre est ici envisagé sous tous ses aspects, de la commande à la production, de la diffusion aux usages. Il apparaît comme un instrument de pouvoir pour qui le fait produire ou contrôle sa diffusion.

 

Première de couverture. BEHE-SR 197

Jeanne du Barry

Emmanuel de Waresquiel

 

Jeanne du Barry (1745-1793) est une énigme. On l'a enfermée dans une légende noire. On en a fait la dernière maîtresse, surgie des bas-fonds, d'un vieux roi jouisseur et décrié. Une honte et un scandale. 

 

Il faut aller aux sources pour s'apercevoir de la place capitale qu'elle a occupée à une époque de quasi-perfection des arts, en pleine crise de l'absolutisme monarchique, dans les dernières années du règne de Louis XV. On l'a réinventée pour mieux discréditer le roi, elle s'est réinventée pour oublier les incertitudes de sa naissance. 

 

Son existence tient tout à la fois du jeu de piste et de l'enquête policière. 

 

Avec elle, on corne les pages de certaines questions essentielles d'un siècle qui est aussi celui de la Révolution : l'identité et l'illégitimité, les sentiments et l'ambition, le libertinage et la morale, l'argent et le pouvoir, la place des enfants et l'invention de l'intimité, la puissance de la presse et la formation de l'opinion, la transparence et le secret, le rôle des femmes et la revanche des hommes. 

Première de couverture. Emmanuel de Waresquiel, Jeanne du Barry

La dîme du corps

Doctrines et pratiques du jeûne

Sous la direction de Mohamed Hocine Benkheira, Sylvio De Franceschi

 

Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de la sexualité a donné lieu à des recherches abondantes, force est de constater que l’histoire de l’alimentation n’a quant à elle trouvé sa place que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires.

Première de couverture. BEHE SR 201(1)